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Chroniques Godoniennes

de (25-9-2006)

7
ENVOYE

29/05/01. 11h00. Braila.

J’attends Madame Tintar. (Littéralement : Madame Moustique…), responsable technique avec qui j’ai pas mal de choses à régler.
Le trajet a été long, sur la route encombrée de tracteurs, camions, Dacia’s et charrettes à foin. Je vais emprunter un autre trajet pour rentrer, ces 220km étant fatiguants, par de mauvaises routes et les Roumains qui conduisent comme des pieds avec leurs tacots nationaux… Les Dacia’s.
La Dacia, c’est l’ancienne Renault 12 dont le brevet leur a été vendu il doit bien y avoir une éternité.
Mais le véhicule n’a plus rien à voir avec la saine voiture française d’alors. (A part le nouveau modèle qui est fait en collaboration avec le géant français.) Il y en a des chiées, partout. De tous les ages, de toutes les versions, toutes plus laides et plus polluantes les unes que les autres. C’est hilarant d’en voir 20 parquées les unes derrière les autres, en majorité de couleur blanche. Ca fait penser aux dessins animés de Popeye, lorsque Olive, ouvrant l’armoire pour se choisir une robe tombe en arrêt devant sa panoplie. Ce sont toutes les mêmes, mais elle ne sait laquelle choisir… Madame fait la difficile en plus… Il y a aussi la somptueuse Oltcit…Une mauvaise copie de la Citroën Visa… Monsieur Citroën se retournerait dans sa tombe s’il la voyait…
Ils passent leur temps à réparer leurs voitures qui tombent systématiquement en panne, bien entendu (fabrication roumaine oblige…).
Les Russes ont leur Lada, les Allemands de l’Est avaient la Trabant, Les Tchèques la Skoda, les Polonais la Polonez FSO, Etc…
J’ai vu des Volga, des Moskovitch, des jeeps ARO et de trucs dont je n’ai pas pu lire le nom parce qu’écrit en caractères cyrilliques. Frappé par leur apparence. Il y a aussi des camions qui n’en méritent pas le nom… Roman, Dac, Tara, Tarka… Des jeeps qui semblent sorties tout droit de films documentaires datant de la première guerre mondiale, bien que le concept n’existait pas encore… Des camionnettes deux temps avec quatre roues motrices, s’il-te-plait… Des tracteurs roumains de 15 CV consommant plus que des tracteurs modernes de 300 CV…
Et à côté de ça, les plus puissantes, plus grosses, plus modernes, plus sophistiquées et plus raffinées de dernières BMW, Mercedes, (voitures et 4X4), Land et Range Rover, Grand Cherokee, Prowler, Jaguar, et j’en passe. Toutes payées cash, comme il se doit dans un pays dont l’économie au noir représente officiellement 50% du marché et en fait au moins 80% d’après la nièce du président, que je connais personnellement mais pas bibliquement…
J’ai aussi contemplé avec stupéfaction des monstres sur 4 roues ou plus dont j’ignorais totalement l’existence. Des monstres qui coûtent 100.000$ et plus à côté des infâmes tacots de 3.000$. Grands comme des petits camions ; Ford, Dodge, Chevrolet, aux moteurs V8 de 8.000cc… Des centaines de bourrins prêts à faire exploser leur puissant grondement.
Rutilance des parvenus étalant leur richesse au grand jour. Rien d’anormal ici.
La meilleure, je l’ai entendue aujourd’hui : Le parti politique au pouvoir veut créer une commission parlementaire pour combattre la corruption ! Quelle ironie ! C’est le parti politique le plus corrompu ! C’est vraiment se foutre de la gueule du peuple roumain ! C’est d’un cynisme révoltant ! Et c’est très sérieusement, sans l’ombre d’un soubresaut zygomatique qu’ils ont émis leur proposition. Je leur conseillerai plutôt de balayer devant leur porte et de sortir les fantômes de leurs placards afin de les balancer sur les dépotoirs publics qui sont légions à Bucarest, non mais !

29/05/01. 12h45.
Restaurant Braila.

Bon, en attendant que quelques problèmes techniques se résolvent et j’en profite pour manger.
Le temps est passé au beau, légèrement nuageux.
Je viens toujours dans le même petit resto sympa bon marché, on y mange bien et le personnel est serviable et jovial. C’est plutôt merdiquement installé et décoré, mais quelle importance ?
Cela fait un bout de temps que je n’ai pas revu quelques bons amis de Belgique et ils me manquent. Je n’arrive jamais avoir tout le monde lorsque je rentre et je fais malheureusement des choix parfois forcés, par ceux qui savent déjà quand je rentrerai et qui insistent pour que nous nous rencontrions, même si nous nous sommes vus la dernière fois. Je n’ai pas le cœur de dire non.
Quelque part, je suis seul ici, malgré les Arzan, Alain, Benoît, Paul, Marian, Dan et autres amis et copains. Je n’ai pas encore avec eux les mêmes liens d’amitié que j’ai pu nouer aux cours des ans auprès des amis de Belgique. Normal, mais dur parfois. Je n’ai plus non-plus aucune activité culturelle, je me sens creux, comme vide dans la tête. Vanessa me manque beaucoup. Je me demande ce qu’elle est devenue. Deux ans bientôt que nous avons perdu le contact.
La maison dans laquelle nous habitons ne nous donne aucune intimité. Déjà à trois, c’est trop ici. Kay a besoin de son propre bureau et de son propre ordinateur. Georgiana et moi devons pouvoir trouver les moments de solitudes nécessaires à chaque couple. (Pas nécessairement pour s’envoyer en l’air ! Obsédé !) Et ton fidèle serviteur a impérieusement besoin de solitude complète à certains moments de la journée. (Non-Monsieur, pas pour se tirer la floche, mais pour se calmer, réfléchir et même méditer.)
Ariel et Suzan me manquent. J’aimerai tant retourner à Toronto. Nous relancer dans des discussions sans fin sur tous les sujets possibles, raconter nos vies et refaire le monde jusqu’à ce que l’aube vienne nous rappeler qu’il est temps d’aller pieuter. Bruxelles, qu’il me tarde de fouler tes trottoirs et d’entendre tes voix aux accents bigarrés s’exprimant dans plusieurs langues.
Il est grand temps que j’entreprenne quelque chose pour remettre sur la voie le train-train monotone de ma petite vie privée. Essayer de donner à cet omnibus des allures d’Orient Express… Je m’enlise dans la boisson, les cigarettes, le café, les sorties stériles et le reste. Je ne suis plus moi-même ici. C’est à dire que je ne suis plus qu’une parte de moi. La partie père, mari et boulot. C’est tout. La partie Alain Godon est paralysée, endormie dans un lourd en comateux sommeil. Je cours derrière une situation, stresse à cause du travail et de mes Phynances, du fait de ne pouvoir offrir une meilleure sécurité et aide à ceux que j’aime. Mais c’est à cause de mon sens du devoir, à cause de ma conscience. Mais bien que tout cela soit nécessaire et se justifie, ce n’est pas vraiment mon style de vie. Je suis plus bohème, plus artiste, plus aventurier.
Tu vois, j’ai bien envie de découvrir la Roumanie, si mon emploi du temps me le permettait. Et le fric, bien entendu. Le Canada me tente également. Mais je rêve assez comme ça, non ? Et Georgiana qui parle d’Italie, d’Espagne, de Grèce et de Turquie… Oui, oui…Nous aviserons…

Ecouri



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