L’Imaginarium
l’hippogriffe regardait l’oasis cachée parmi les dunes
comme un dernier acacia qui se dévoile lentement dans la nuit
et il sentit jusque dans les plus petits recoins du temps
le silence du désert agrandissant
sous l’ œil implacable de l’éternité
l’océan du sable au repos
les véritables exilés moururent de fatigue
sauf le sphinx qui exhala, avide, le souffle du désert
parmi les vagues blanchies des rochers
l’hippogriffe s’approcha du guerrier
cet éternel étranger à lui-même
qui ne trouve jamais sa place
au fil de son exode sans but
autour d’une étoile lointaine
il n’est donné qu’un seul voyage au coeur de soi, murmura-t-il
s’envolant jusqu’aux mers célestes
un jour il s’émerveillera devant un lever de soleil
nu comme tous les autres