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ENVOYE 13/09/06.
14/05/01. 14h10. Carioca.
Bière, clope.
Hier, avec Georgiana, Kay et Dan, nous sommes montés jusqu’à Sinaia, visiter le palais du premier roi de Roumanie, Carol I (Charles 1er ou Chaarel den eerste, si tu préfères…).
Magnifique. Somptueuse demeure construite dans le plus pur style allemand du siècle passé (le 19eme). L’intérieur presque entièrement en bois, travaillé par des artistes et maîtres artisans autrichiens, bois venant de divers continents, travaillé en Autriche et assemblé sur place. Une merveille. Le cadre naturel également, agrémenté de surcroît par un parc aux arbres magnifiques et majestueux comme il se doit à une famille royale, ne fait que surenchérir au charme de l’endroit et nous esbaudir.
Au retour, j’en ai profité pour prendre une route peu utilisée parce que trop dégradée et sinueuse qui se faufile entre les montagnes. Plaisir des yeux.
Coup de fil de Dan qui vient de se heurter aux arcanes et à l’administration roumaine pour la première fois… Nous en avons bien ri. Reste à voir s’il parviendra à mettre les choses en place avant de partir… Je lui ai souhaité bonne chance.
28/05/02. 15h35. Trocadéro.
Un moment à tuer dans la journée avant d’aller voir Arzan. (Azran… comme dit Patrick, qui le connaît pourtant depuis des années et donne encore dans la dyslexie à ses heures perdues… (Ou encore mieux ; la présentation personnelle du Sieur Arzan après quelques Balla-coca : « Arzan, like Tarzan, but without T. ! … » Tu dois voir Arzan… Tarzan peut aller se rhabiller parce que sa démonstration de pecs n’en vaut même pas la peine. Weissmuller, s’il a clamsé, doit mourir de rire dans son tombeau…) (De toute façon, cet Américain de seconde main, comme la grande majorité d’entre eux, puisqu’il était de souche roumaine saxe de Transylvanie, a sérieusement shooté contre la latte sur ses vieux jours : Il a fini par s’identifier réellement à son personnage et poussait les cris de Tarsinge-l’homme–zan en plein milieux des boulevards d’Hollywood… Je vois mal Arzan se lancer dans ce genre de démonstrations de virilité sénilo-gériatrique… Même si l’alcool à fortes doses ça tape, (et j’en sais quelque chose !)
Alternance de ciel bleu et gris. Le boulot tourne normalement. Avec du pot j’arriverai à terminer les productions assez rapidement. Ce qui signifie que j’aurais peut-être le mois d’août de libre, fait exceptionnel… Dis donc ! Ce serait le pied ! Georgiana et moi ayant quelques semaines de vacances devant nous… Visiter enfin la Roumanie, aller en Espagne, en Italie, en Grèce, en Turquie ! Que sais-je ? (Vendu à 4 Euro à la Fnac…) Je sais. Si j’ai assez d’argent, bien sur. Sempiternel topo.
Je cherche une autre maison. Déménagement pour la société. Acheter quelque chose d’assez grand que pour construire un atelier, y avoir notre résidence et développer les affaires. Engager une ingénieur, des tailleurs et hop ! (Ca paraît simple comme ça, non ?)
Nous sortons beaucoup ce derniers temps ma femme et moi. Le whisky coule a flots. Vive l’Ecosse ! The Black Bear, Scotland a Brave… Enfin, pas tous seuls… Nous avons une bande d’amis plutôt turbulents… Je dis ça, pour me disculper un peu à tes yeux… Mais tu sais bien que je suis plutôt le genre bouc en train, si je ne me contrôle pas… Ma femme le fait pour moi et j’arrive presque à paraître sage ! Aux zyeux des non-initiés, bien entendu. J’ose me bercer du beau rêve que ce n’est qu’un passage. J’attends avec impatience de pouvoir déménager pour nous installer vraiment et préparer la venue de notre premier enfant.
Côté musique et hobbys, pas grand chose à signaler. Sorin et Ozana ont émigré définitivement en Angleterre (bien fait pour les Angliches !) Cela à un peu coupé mon élan. (Comme disent les caribous…) (Je sais, ce n’est pas vraiment spirituel, mais je ne suis pas noir et ne chante pas dans un chœur religieux. Na.)
Le boulot me bouffe les nerfs. Le soir, je n’ai plus envie de grand-chose : Bouffe, télé, internet. Pas de sport, pas d’exercice, lecture restreinte, pas de dessin, peinture ou guitare.
Kay exige énormément d’attention. Elle a très peu d’autonomie. Elle rentrera probablement en Belgique pour juillet et août, comme sa mère nous l’a demandé. Kay avait l’intention de se rendre en Israël, puisqu’elle en a l’opportunité, mais étant donne le cours des événements, cela ne s’avère pas etre la destination de vacances idéales… Donc, arbitrairement, nous avons décidé sa mère et moi, de ne pas souscrire à ses desideratas. Elle n’ira pas en Terre Sainte. (Tiens ? En voilà un nom à la con ! Entre nous…) Un jour peut-être.
A la table voisine, un Belge (Flamand) raconte en anglais à un Roumain, ses accidents obtenus à l’aide de sa motocyclette. Il est comique. Il est vraiment comique ! C’est la manière dont cet Anversois narre par le menu ses exploits motocycletistes. Il a une solide dose d’humour. Et son accent plat d’Anvers, qui relève son anglais loin d’être académique, donne une note unique à son récit.
Comme d’hab., y à pas un chat dans le bastringue, mézigue, le Flammoutch, le Roumain et deux couples qui viennent de faire leur apparition. Perdus sans doute…
Trois semaines depuis que nous sommes rentrés de Belgique et pas de nouvelles de mon frère Eric. Il travaille depuis longtemps à un scénario, un livre et des chansons. Il fait partie d’une troupe d’impro théâtrale, danse le tango argentin et drague les gonzesses sur le web. Je crois qu’il doit être assez occupé.
O.K. J’ai terminé de bouffer. Un café et hop ! Chez Arzan.
Frank Sinatra à la sono. Depuis plus d’une heure. Un peu trop collant et chiant.
Notre Flamand de la table voisine est par trop hilarant. Il continue sur sa lancée, comme sa moto, et s’exprime par onomatopées : Boum ! Pataat ! Baf ! Schdeng ! Laff ! Bonk ! Etc… Récit imagé et coloré.
Ah, ils vont se casser, ils ont demandé la note.
Ouf. Fini Sinatra et vient le tour de Goran Bregovici. Chantre yougoslave très apprécié ici en Roumanie. Le rythme de sa guitare me fait penser à Georges Brassens. Sauf que je ne pige que dalle, bien sur. Ca viendra probablement un jour. Tout s’apprend. Attend ! En écoutant mieux, on dirait qu’il chante en anglais avec un accent épouvantable. Ben non, je me trompais. Attend, encore plus fort ! Il brame maintenant en italien avec un accent à couper à la tronçonneuse. Donc, c’était quand-même dans un anglais de cuisine qu’il poussait sa brâmante précédente…
Voilà qu’a présent, les accents de sa guitare m’endorment… Il est grand temps que je me casse !