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CHRONIQUES GODONIENNES
Rédigées d’après les quelques notes prises et partiellement retrouvées du : 19 janvier 2001 au 7 septembre 2002. La date du 14 septembre 2002. A la veille de la naissance de ma deuxième fille, Nathalie, qui naîtra le 18 septembre à 9h17. Il est 20h00.
Ces notes, prises à la main sur des feuillets à des moments perdus, dont certains ont d’ailleurs été égarés, étaient destinées à mes amis ainsi qu’à mon frère Eric sous forme d’e-mails. Je les ai rassemblées ici. J’en ai retrouvé d’autres, mais je n’ai pas terminé la compilation… Il y a encore des centaines de pages…
Maintenant que je me suis laissé convaincre par Stefan Maier de les publier, je dois aussi quelques explications.
Je tiens un journal depuis l’âge de vingt ans. J’en aurais très bientôt cinquante.
Arrivé en Roumanie le 18 Novembre 1998, j’ai perpétué mon habitude à l’attention de mes amis et de mon frère de Belgique, aimant la correspondance et tenant à leur faire comprendre mon expérience de vie dans ce pays.
Je m’exprime ici comme je parle avec un ami très intime, utilisant l’argot francophone de Bruxelles, parfois très proche du parisien dont nous avons emprunté beaucoup d’expressions et parfois des mots du bruxellois flamand.
Je ne mets pas de gants. Mes sentiments sont couchés bruts sur le papier.
J’ai longuement réfléchit avant d’accepter de publier ces chroniques, me doutant que je heurterais quelques susceptibilités et autres orgueils. Mais je ne tiens pas à édulcorer le récit, refusant de lui ôter son authenticité. Je dévoile également certains passages intimes de ma vie privée, ce qui est normal.
Si vous, chers lecteurs, avez connu un choc en allant vivre à l’étranger, combien plus un étranger venant de l’Union Européenne l’est en venant vivre en Roumanie.
ENCORE UNE FOIS, TOUTES MES EXCUSES SI JE NE M’EXPRIME PAS EN ROUMAIN, IL M’EST IMPOSSIBLE DE TRADUIRE CES PAGES.
Alain Godon.
(Note du 3 Aout 2006).
19/01/02. Avion. 15h40.
Quelque part au-dessus de l’Allemagne en direction de Bruxelles. Ambiance tranquille et feutrée par le rugissement assourdissant des réacteurs… l’énième vol vers la Belgique. Vol boulot. Une collection urgente à apporter, une délégation de Roumains à rencontrer, productions à débattre, achat d’une voiture, augmentation du capital social, etc.…
Pour combien de temps encore ?
Le projet d’affaire avec Arzan prend forme. Je dois rencontrer un Belge mardi qui s’occupe de recyclage du cuivre. Des Italiens sont venu voir Arzan aujourd’hui. Peut-être pourrons nous collaborer avec les hauts-fourneaux d’Hoboken, près d’Antwerpen. Je nourris l’espoir de se voir concrétiser nos projets de collaboration.
14/02/2001. 9h53.
Bucarest sous la pluie. Enfin ! Les Bucarestois soupirent après 8 mois de sécheresse. Mais c’est une pluie mesquine, presque un crachin. Elle ne durera pas et ne réalimentera pas les nappes phréatiques proches de l’épuisement. Un mois de mars annoncé comme chaud et sec (25degrés), sera le prélude à une catastrophe agricole sans précédent en Roumanie. Il ont besoin de tout sauf de cela… Jusqu’à présent la rigueur légendaire de l’hiver roumain a donné dans le vaudeville, rien n’est tombé pour redonner vie à un sol brûlé par les engrais chimiques et le soleil. Le pays va en prendre plein la gueule. Méchamment. Et ce sont, bien entendu les plus pauvres qui vont encaisser. Malheur aux faibles !
Demain, soirée Jazz au Green Hours. Sorin doit jouer avec d’autres musiciens. Je pense que nous passerons une bonne soirée. Ce soir, nous devons aller tôt dans nos plumes, nous sommes tous trois fatigués.
Il faut que j’aille à Brasov et à Braila. 180 Km et 220 Km Une trotte.
14/03/01. The Fifties.
Strada Roma. (C’est la ou je créchais au début…) 11h45.
Pause café, cigarette, crêve. (Sinusite).
Je vais tout doucement vers la fin des productions, dur-dur…
Georgiana et Kay vont bien.
Moi je suis groggy. Sans énergie, si tu veux. Pourquoi ? Parce que j’en ai marre de certains aspects de la Roumanie. Comme d’habitude en fait… Sauf que mon niveau de « supportabilité et de tolérance » à dangereusement baissé. Ca me travaille sur le système. Et puis je me sens toujours en insécurité au niveau professionnel. Même si l’avenir me berce de douces promesses et me fait des yeux câlins, cela ne veut pas dire « baraque »…
Le cul entre deux chaises. Mais j’ai un petit cul…
Bon, ça va. J’arrête de scier.
Cet aprème, si tout va bien, j’irai voir un terrain avec Fiti, l’ancien proprio de l’appart. Strada Roma. Nous avons renoué le contact. L’idée est d’acheter un terrain, construire une habitation et une petite usine. Si dieu veut. Inch Allah !
Le service ici n’est pas du tonnerre. C’était mieux avant.
Je devrais rencontrer Cristian, un des patrons de ce petit bar. Il est Vété et traite nos deux chiennes, Suzy et Karma. Mais à chaque fois que nous avons fixé un rendez-vous, nous n’avons pas réussi à nous voir…Je veux dire en tant qu’amis, pas pour les chiennes… Pour elles, je me rends simplement à son cabinet.
Ce soir nous irons à un concert de folk irlandais avec Georgiana, Kay, Fiti, sa femme Gaby, Marian, Hortensia et Julia, la sœur de Georgiana.
Cela fait une paye que je n’ai plus eu l’occasion d’écouter du folk irlandais live. Cela me fera du bien.
Avec cette putain de sinusite, je n’ai pas fermé l’œil de la nuit. Je ressemblais déjà à une épave ce matin à 7h00 lorsque le réveil a sonné. J’ai bien essayé de rester au lit un peu, mais cela m’a été impossible.
Encore une usine à visité. Je te laisse, Ciao !