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16-03-01. Carioca. 13h00.

Je me suis arrêté pour manger. Je ne veux pas courir constamment le ventre vide. Cela me stresse encore plus.
J’ai un camion qui part ce vendredi. Tard comme d’habitude. Je dois encore passer à une usine, enlever du matos pour le charger dans le camion.
Je suis bien ici, je connais la responsable depuis que je suis arrivé en Roumanie. Anka. C’est une femme super. Depuis que l’ex-patron, Patrick, est rentré en France, la bouffe et le cadre se sont améliorés…
J’aime me retrouver seul dans un endroit tranquille de temps en temps. J’en ai besoin.

14h25. Usine Textilcotton.

Ca traîne, comme d’habitude. Rien ne se fait normalement dans ce pays.
J’ai bien mangé au Carioca. Discuté le bout de gras avec Anka et une copine a elle, pas moche du tout d’ailleurs, dont j’ai oublié le nom… Peu importe, elle était sympa.

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J’ai retrouvé quelques bouts de papiers griffonnés, relatant mes exploits et dont j’avais envoyé copie à Eric, je te les fais parvenir.

Brâila. (A 220 km de Bucarest) 21/01/2001.

Encore une usine, encore une directrice à voir.
Long trajet en voiture, près de 3 heures au volant par de routes peu praticables.
Heureusement il fait sec et beau. Pas très froid non-plus; l’hiver est doux. J’ai roulé vite comme d’habitude, traversant la plaine du Baragan à toute allure, l’horizon à perte de vue. Aussi loin que les yeux portent, il n’y a que la plaine. Pas un arbre, pas un poteau, pas une vache. Rien. Plaine plate. Etendue immense de 300 km sur 600 km Desséchée avec ça, il n’a plus plut depuis 8 mois. Désolation.

Bucarest, Trocadéro. 22/02/01. 13h50.

J’attends Robert, et mon repas.
Discussions sans fin aujourd’hui à l’une des usines afin de résoudre de graves problèmes. Nerfs.
Projets multiples avec Arzan qui pourrait s’associer avec une grosse boite turque. Mais je t’en ai déjà parlé. Je me répète, mais les idées filent dans ma petite tête pleine de confusion avec la sensation cruelle d’avoir toujours oublié quelque chose d’important.

Georgiana et Kay vont bien. Quant à moi, je suis fatigué comme d’habitude.
Hier soir, Julia nous a présenté son nouvel ami, Marco, un Italien qui ne parle que l’italien, bien sur. Mais sympa et intelligent. Ils sont tous deux très amoureux et cela fait plaisir à voir. Mais tout le monde sait qu’un nouveau balai balaye toujours bien au début… Je leur souhaite malgré tout beaucoup de bonheur et de succès.

Pendant ce temps, Robert, l’ex. De Julia, court comme un poulet sans tête. Son comportement erratique a fait capoter la relation. Maintenant il le regrette bien entendu… Vieille histoire.

22/03/2001. 12h35. Carioca.

Moment de relaxe. Bouffe, cigarette. Apres-ca encore deux usines à visiter. Du boulot à la maison en perspective, toujours les productions.
Je me fais du souci pour cette année; j’ai calculé le budget nécessaire pour l’école, les vacances et le reste. Je crois que cela va être dur, à moins qu’un miracle se produise. Mais il faut forcer les miracles, n’est-ce-pas? Peu de choix.
Je déprime un peu à force de retourner les problèmes dans ma petite tête d’oiseau. Enfin.

Bucarest. Parc Herestrau. 25/03/01. 11h30.

Téléphoné à Marc. Problèmes de productions, problèmes de payements, clients mécontents. Chaque erreur se paye cash. Et je suis responsable. Dur.
Samedi je rentre en Belgique, nous avons beaucoup à discuter, Marc et moi.
Entre-temps, je me suis arrêté à une terrasse dans un parc entourant un grand lac. Banque, compta le matin. Break-nerfs. Après-midi réservé aux usines. Contrôle de qualité.
Productions toujours. Je n’ai pratiquement que ces problèmes en tête.
A part cela, je joue à nouveau plus de la guitare, ça me relaxe.
Georgiana et Kay vont bien et j’espère que ma femme est enceinte.

Quelques poseurs viennent ici avec leurs gonzesses, histoire de prendre le soleil et de montrer leurs tronches à d’autres poseurs. Cet endroit s’appelle :”La Fitze”, ce qui signifie littéralement „la Pose”.
Cette merde de table en plastique branle lorsque j’écris et ça m’énerve!
Niveau qualité on peut toujours se brosser, ici c’est la Bérézina. J’en parlerai au patron, Doru, qui est un copain. Le vrai personnel Horeca (ou hotelerie et restauration) est aussi rare que le beurre en broche au soleil. Tous de mauvais amateurs, des Schmocks ! Le mot professionnalisme est vide de sens. Oublie le mot sympa en plus. Bande de tires-gueules patentés !

Hier Dhung (prononcer Dzung), un copain de classe de Kay, a passé l’après-midi chez nous. Et dire que ma fille prétende ne pas en être amoureuse… Tu parles ! Dhung est métis, Vietnamien-Français. Vietnam du Nord. Son père est homme d’affaires (ne me demande pas quelles affaires, même le fils ne le sait pas…Et le père ne parle Ni anglais ni français, ni roumain…Hum. Bizarre…) Beau gosse, intelligent, fin et bien éduqué, pas le style courant quoi… Kay quant à elle, ne lui laisse pas l’occasion d’en placer une. Elle l’étouffe pratiquement.
Nous avons bien ri, Georgiana et moi ; hier, ils zyeutaient un vidéo, assis tous deux dans le canapé, l’un contre l’autre, chips et coca-cola à portée de main… Ils étaient mignons.
Arzan est passe chez nous avec sa fille Sarah et 6 pizzas. Sympa de sa part et joie des gosses. Sa femme est en Turquie pour une semaine. Comme il est seul, nous nous voyons le soir ou le week-end. Je suis son unique véritable ami ici. (Mais je ne connais pas toutes ses activités et je me doute que tout ne doit pas etre très clair. Pourtant il se comporte de manière extraordinairement correcte avec nous.)

Bon voilà que je m’emmerde déjà ici et l’envie de déhotter me prend. Et puis il y a les usines. Boulot-boulot.

Acest articol a fost publicat luni, 14 august 2006 la rubrica Dialog Intercultural.
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