le pas de l’ange
me semble-t-il toujours
que je rêve incessamment
les mêmes forteresses flottantes
des naufrages attendues des étoiles
en respirant ses grands voiliers en fer
comme une cauchemar
d’autrefois
c’est le fruit sauvage d’amertume
en train de muer
son innocence
en glissant sur l’accouplement
prévu des nuages
immondes
nécrophages
ils ne se dirent jamais adieu
et les murailles abîmées des cieux
touchèrent
l’empreinte encore chaude
des hippogriffes abandonnés
là-haut au bout des mondes
aux prédateurs du temps
l’hippogriffe s’éteignit
aux yeux grands ouverts
vers les montagnes lointaines
et ses ailes vaincues tombèrent
comme les derniers pas de l’ange perdu
dans le tiroir du sable
de la mémoire.