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Cele mai recente contributii la rubrica Poeme, Eseuri, Proza



 

Autorul lunii martie 2010 – Marina Nicolaev

de (5-3-2010)

Experiment în faţa oglinzii

dincolo de poezie s-au ridicat
cartiere pline de interjecţii marşuri funebre
focare de gunoi pe străzi abandonate în plină zi
prin distopia acestei singurătăţi colective

în fiecare noapte se aud alte şi alte ţinuturi
cum îşi leapădă pruncii de fum prin metastaze de nori târzii

dincolo de iluzie nu mai sunt oraşe
ci umbre fără adăpost macerate de spaime
oasele celor spânzuraţi de cuvinte neînţelese
abrevieri convulsive resentimente
inutile războaie
semne prevestitoare şi moarte

numai eu sunt bolnavă de nostalgie
ce-mi poartă prin carne linţolii amare
ca o viscolire malignă între veghe şi somn

de câte ori deschid fereastra
aerul lăcrimează
păsări.

La nuit de l’hippogriffe IV

L’Imaginarium
l’hippogriffe regardait l’oasis cachée parmi les dunes
comme un dernier acacia qui se dévoile lentement dans la nuit

et il sentit jusque dans les plus petits recoins du temps
le silence du désert agrandissant
sous l’ œil implacable de l’éternité
l’océan du sable au repos

les véritables exilés moururent de fatigue
sauf le sphinx qui exhala, avide, le souffle du désert
parmi les vagues blanchies des rochers

l’hippogriffe s’approcha du guerrier
cet éternel étranger à lui-même
qui ne trouve jamais sa place
au fil de son exode sans but
autour d’une étoile lointaine

il n’est donné qu’un seul voyage au coeur de soi, murmura-t-il
s’envolant jusqu’aux mers célestes
un jour il s’émerveillera devant un lever de soleil
nu comme tous les autres

La nuit de l’hippogriffe V

les métamorphoses
l’Hydre traversait les failles du temps jusqu’au désert
et sa voix était plus proche du Tout
que les rayons solaires des murs éphémères
enlevant les sables comme cette lumière vénéneuse
de la répulsion à la fascination

la tempête de rochelles noircissait le monde
et derrière eux restaient les voyelles pétrifiées
des sons bizarres

ce sont des succubes atrophiées
qui ne touchent jamais les autres
elles cessent d’influer sur le monde des vivants
pressentit la licorne d’or

un jour tu trouveras l’archétype de l’âme
dans ce tremblement de ruines rougies

l’hippogriffe entendait encore la licorne invisible
et restait calme car son cœur se voyait
parmi l’ossature des dunes
ses diglyphes tremblaient dans l’air
comme une esquisse sonore vivante
suivie de métamorphoses
dérobées déjà par un être étrange.

La nuit de l’hippogriffe VI

Abandon hope, all ye who enter here

l’Hydre tua d’un seul regard
quelques mortels et rajeunit
le sable devint gris foncé
puis rouge comme ses yeux
son visage d’enfer s’imprégna partout
et le désert soupira comme un vivant incolore
jusqu’au bout du monde

tout simplement
les épiméliades mangèrent
les pommes d’or empoisonnées
et l’oasis se métamorphosa,
tremblant longtemps

les âmes perdues
emportées par la tempête
restèrent sans équilibre

il n’y a aucune espérance dans le désert
sauf la Voix du Sable
sauf la Mort du Soi
et l’hippogriffe pensa aux sages peupliers noirs
vus sous d’autres cieux
écoutant la chanson des psamides insouciantes
alors ses ailes laissèrent tomber
une seule plume
comme un cri bleu
de solitude.

\”Abandon hope, all ye who enter here\” = \”Vous qui entrez, laissez-là toute Espérance\” (Dante in The Divine Comedy).

La nuit de l’hippogriffe VII

\”Il mio cuore batte più forte quando intravedo l’arcobaleno\”

tes ailes perdent enfin l’éclat purpurin
des mâles pensées
mais j’ai oublié les lueurs de l’aube
gémit la licorne d’or
et le sable se détachait de l’horizon
en prenant son âme en une seule fois

un jour nous regarderons ensemble
la mer derrière toutes les dunes
entendit l’hippogriffe
les mots sont comme le vent dans le sable
la présence invisible lui fera du bien
parmi l’odeur de jardin empoisonné

ceci n’est pas une pomme
ni le sommeil
c’est la difficulté d’être dedans et dehors en même temps

ils se vêtirent de la peau d’arc-en-ciel
et trouvèrent à mi-chemin
l’espérance

\”Il mio cuore batte più forte quando intravedo l’arcobaleno\”
= \”My Heart Leaps Up When I Behold The Rainbow\”
(by William Wordsworth)

La nuit de l’hippogriffe VIII

L’étoilerie

Le temps n’est pas le bout du rêve
il est du rêve
contempla l’hippogriffe
et le désert gémit au-dessous de lui
comme une âme
à travers des vécus d’abandon

le temps prit des étoiles de plus en plus
cette tempête de sable en arrière de l’espace
et l’effet qui en découla
dans toute la maladresse du hasard

le son était tour à tour choisi par l’espace informe
dévoré paisiblement
quand il perçut le frisson du sable

le prône céleste tomba
parmi les murs du vent
qui sont astreints foudroyants
en donnant la matrice de formes abyssales

les pensées de l’hippogriffe accouchaient
lentement
ses novas de la solitude

La nuit de l’hippogriffe IX

Disclosure – Révélation

nous ne sommes pas seuls dans le désert
comme les guerriers sans abri
et les traces de la licorne d’autrefois
imprègnent la voix amère des mortels enterrés vivants
ressemblante aux pierres bleues
d’un seul jardin aux pommes d’or
plus éloignées que les étranges mégalithes
sans souffle au-delà du ciel

les chemins abandonnent
l’ombre de l’hippogriffe en survolant
ses eaux blanches du silence
dont le sphinx mange inlassablement les échos
nous ne sommes pas seuls dans le désert

les îlots du vent tremblent griffonnés
toute la faiblesse de son essor
et n’étaient plus en mesure d’entendre
les récits des témoins qui ont été perdus
à travers les sillages de l’espace

la clairière des étoiles lointaines
affleure tardivement

en tant que l’hippogriffe plongeait
dans les ondes des cumulus

vu de derrière au poitrail ensablé
son souvenir s’éteignit ce jour-là
au solstice d’hiver.

La nuit de l’hippogriffe X

Emptiness Vide

les silences s’affalaient lentement
sous le plafond des cieux
près d’un nuage égaré en plein jour

et l’hippogriffe mangeait l’amertume étrange
en tant que le vent
s’échouait à la mer du sable
comme un ange ébène

les échos
d’un autre tremblement de ruines rougies
cassaient les failles de l’espace
entre les deux mondes inconnus

soudain
l’hologramme de la licorne d’or
se matérialisa
pour quelques secondes
devant lui

un jour tu trouveras l’archétype de l’âme
entendit encore et encore l’hippogriffe
et l’armorial du temps
prit une teinte insolite d’amarante

tous les vivants incolores
tombaient abîmés
comme des semences d’eau en flammes

sans éclat
les larmes du sable enlisaient
imperceptiblement
les ailes de l’hippogriffe

despre altă călătorie

from us to you (editor’s diary)

punctul forte al compromisului nu este aroma terapy
câteodată destinul are soluţii inefabile
inventează o sanie de poveşti
pe noi zone cultural-geografice
dar nu poţi prinde toţi iepurii copperfield

cum te strigă îngerul copilăriei pe numele vechi
prin camere de suflet cu muşcate în fereastră
bunica văruie alt timp din moldova ei înflorită dincolo de prut

cele mai bune răspunsuri nu le cunosc
lipsa de stabilitate are conturul arid divertis mall
călătoria rămâne un decalog într-o singură inimă bicamerală
ignorând predicţiile zilei

neliniştea melcilor creşte peste noi malign
mai întâi cochilia transparentă
înăuntrul ei adulmecă orbii somnul de veci
portret în alb nostalgia

bătrâni ne îndepărtăm de sărbători
sinceritatea păstrează acelaşi tratament simptomatic
scări de paing pentru altă generaţie
expaţii vor scrie o nouă istorie sub târguri apocrife de cuvinte
selecţie ambiguă prin zilele noastre mainstream

traditionally, Christmas trees
were not brought in and decorated until Christmas Eve
and you know it

despre altă călătorie II

from us to you (editor’s diary)

anotimpuri
sens giratoriu neliniştea
peste iarna veche atârnată din desăgile mari cu mere şi covrigi
cu nostalgia picioarelor goale zăpada îmblânzită
basta cosi
parcă se aude lătratul câinelui prin curte
să îi dau şi lui un covrig

vara învăţam să desenez
cât de convins privea liniile: erau perfecte
ore întregi stătea nemişcat lângă bancă să nu greşesc paginile
nu suporta să-mi fie rupte
mon pauvre Piflechien

c’est bien ce que j’avais compris

it is what it is
the english translation of in bocca al lupo is “good luck.”
e’ quello che e’

Milady de Winter, “la valeur n’attend point le nombre des années; la connerie si. ”
în altă ordine de idei, “you can run, but you can’t hide.”
şi dacă ar fi doar atât…

nu există nicio tundră în care să fugi
niciun oraş cât o pădure
înlăuntrul meu e o mină de sare
noaptea se aud bulgării rostogoliţi în gol
poartă chipul tău-sau-al-meu

“Et là, c’est le drame: ”
Questo è tutto. Or ”non c’è altro da dire”.

si, un amico, con una casa piena di libri, non come quelle arredate da architetti di tanti divi
you will find wisdom in sharing with each other and finding your own independent inner strength
I would like to write it in Italian, but I don’t know Italian.
my question is: could you translate this simple text?
“I shall eat the wolf”

Cheers

Norman Manea a primit prestigioasa decoraţie franceză de Commandeur de l’Ordre des Arts et des Lettres

Norman Manea a primit prestigioasa decoraţie franceză cu titlul de Commandeur de l’Ordre des Arts et des Lettres.
L’Ordre des Arts et des Lettres a fost creat în 1957 de către Ministrul francez al Culturii, cu scopul de recompensa persoanele care s-au distins prin creativitatea şi prin contribuţia la promovarea artelor şi literelor. Ordinul include trei ranguri: Cavaler (Chevalier), Ofiţer (Officier) şi cea mai înaltă onoare, Comandant (Commandeur).

Celebrul scriitor emigrat român Norman Manea, membru al Facultăţii Bard din 1989, este autorul a 22 de volume de ficţiune şi eseuri.
Printre multe onoruri, a primit Bursa MacArthur şi Guggenheim, în Franţa Premiul Medicis Etranger şi în Italia Premiul Internaţional pentru Literatură, Nonino.
A fost ales membru al Academiei de Arte Plastice din Berlin.
În 2007, a primit Ordinul Meritul Cultural de la Preşedintele României şi, în 2008, a primit diplome de onoare în literatură de la Universitatea din Bucureşti şi Universitatea Babeş-Bolyai din Cluj.
În 2009, a primit de la Ziarul Observator Cultural Premiul Gheorghe Crăciun pentru întreaga activitate şi premiul anual pentru literatură din partea Fundaţiei franceze de iudaism.
Opera sa a fost tradusă în 20 de limbi. Locuieşte împreună cu soţia sa la New York.

Norman Manea (n. 19 iulie 1936, Burdujeni, Suceava) este un romancier român, evreu, fost dizident, trăind din 1986 în SUA. Este unul dintre cei mai traduşi romancieri români, fiind considerat totodată unul din marii scriitorii români din exil.

Copil fiind, a fost deportat într-un lagăr de concentrare în Transnistria de unde s-a întors în România în 1945 cu membrii familiei sale care au supravieţuit.

A lucrat în România ca inginer hidrotehnician, pentru ca din anul 1974 să renunţe la profesie dedicându-se în întregime scrisului. Până la plecarea sa din ţară a publicat zece volume, în care descrie aspectele vieţii într-un stat totalitar, fără să critice însă direct regimul comunist din România.

A părăsit România în 1986 şi s-a stabilit în Statele Unite ale Americii unde a devenit writer in residence la mai multe universităţi americane, inclusiv la Bard College din New York.

Opere selective
Povestea vorbii, 1966
Noaptea pe latura lungă, 1969
Captivi, 1970
Atrium (roman), 1974; ed. a doua, 2008
Primele nopţi, 1975
Cartea fiului, 1976
Zilele şi jocul, 1977
Anii de ucenicie ai lui August Prostul (roman), 1979; ed. a doua revăzută, 2005
Octombrie, ora opt, 1981; ed. a doua, 1997
Pe contur, 1984
Plicul negru, 1986; ed. a doua, 2007
Despre clovni: dictatorul şi artistul (un roman parabolic), 1997
Întoarcerea huliganului, ed. întâi, 2003; ed. a doua, 2006; ed. cartonată, 2008
Plicuri şi portrete, 2004
Fericirea obligatorie, colecţie de nuvele; ed. a doua, 2005
Casa melcului, colecţie de interviuri, 1999
Vorbind pietrei, 2008
Variante la un autoportret (proză scurtă), 2008.

Scrisoarea de comunicare a fost trimisă domnului Norman Manea în 14 iulie 2009 cu prilejul zilei naţionale a Franţei din partea doamnei ministru al culturii franceze Christine Albanel.
Ceremonia decorării este programată în această toamnă la New York.

surse: ICR Paris & Wikipedia

de dragoste şi gândaci de Colorado

it’s only my song about it

ţi-am cumpărat nişte macrou congelat nu somon norvegian
şi mi s-a făcut lehamite de câte autobuze aş lua până în centru
să privesc luminile scorpionului by night
poate mâine o să ajung la târgul de umbre
deşi nu am mai văzut demult urmele solstiţiului rău-famat
printre atâţia poeţi beţivi obezi epigoni în costume gotic punk
pierduţi în staţii de metrouri graffiti murdare şi anoste

– e o letargie generală
nimeni nu-şi mai aminteşte de nimic
ca în urma unui naufragiu ipotetic al conştiinţei colective
nici vorbă de revoluţii erori conflicte greve ecuaţii
nici de morţii din cavouri cu termopane cărora le-am rămas datori la intersecţii –

bună dimineaţa domnule ceaiul e servit
în seminţe de fluturi măsluite noaptea de îngerii rhythm and blues
poate ne aşteaptă un deluviu de toamne palimpsest
sau numai gândacii de Colorado emigrează sentimental spre sud
când ninge vremelnic dincolo de munţi
doar cât visezi să te plimbi gol prin ultima euroninsoare

de dragoste şi gândaci de Colorado am răscolit cazărmile cuvintelor
piaţa norilor liniile imaginare de centură
rezervaţiile aeriene de litere mari stacojii
îmi voi incinera gândurile în seara asta la marginea oraşului
la groapa de gunoi ecologică
în numele patetic al unui bolero de noapte

de dragoste şi gândaci de Colorado II

noaptea se aud
sucubi reciclaţi prin ţevi de canalizare
3d horror
departele leandrilor
somnolează veşnicia pe mare
vecinii din cartier economisesc
kilowaţii mileniului oficial
umbrele nu se mai întorc niciodată
resemnarea ne locuieşte cronofag
acoperişurile muzeelor
inaugurează ieşirea din gripa glockenspiel
sărut fugar grădini suspendate
linţoliu zen
agonia maternitate lacustră
medicii expun deontologic
scenografia lăuzelor
eternitatea

amiază Palette Express Color
brunch la Maxim’s
amurg rythm&blues

I can’t stop loving you

tant qu’il y aura des ailes

enfin je connais
la face cachée de la seconde
tandis que j’étais derrière lui
quand j’ai connu la perte d’un proche
tandis qu’il y a une autre guerre
vouloir – être – ensemble

ni haine ni pardon entre nous
jamais la banalisation du mal
seulement
le temps et ses ailes

la mémoire des témoins au-dessous des dunes de sable avant l’aube
hors de l’échelle comme les porteurs d’eau dans le désert
rêvant des fleurs de la solitude d’une apprentie sans âge

tu as besoin d’un seul mot d’amour par jour pour vivre mieux
me disait-il parfois
tant qu’il y aura des ailes

Anatomia unei singurătăţi ilustre

iată succesiunea de tablouri
autoportret în alb atonal
printre coagulări radioactive
inocenţa sacrificată Necunoscutului
învineţind trupurile dezarticulate
abandonate
lirism de operetă
umbrele sonore compromit amiaza
fiecare ecou se desprinde
încet dintr-o lume închisă derizorie
iluzia alimentează logaritmic euforia aripilor
o altă biografie romanţată
acest echinocţiu impredictibil
prin vechea urbe
trec la nesfârşit
androizi de cristal
într-o alegorie funebră
ferestre întunecate vechiul patio gri arid

plăcerea împrumută
fardul infestat al morţii programate
singur
le-a digerat zilnic pe rând metodic
într-un ritm sacadat
nu e decât efectul alotropiei confesionale
el unicul arheolog al existenţelor damnate
underground
eul superofertă la cele mai mici tarife
dodecafonic

Ecouri

  • Andrea Ghita: (5-3-2010 la 00:00)

    Versuri minunate, dezvaluind sensibilitatea acuta si imaginatia debordanta a autoarei.
    Iata un exemplu elocvent:

    „Numai eu sunt bolnavă de nostalgie
    ce-mi poartă prin carne linţolii amare
    ca o viscolire malignă între veghe şi somn

    de câte ori deschid fereastra
    aerul lăcrimează
    păsări.”



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